[RP]L'histoire de la Vie.

Chris était assise sur le rebord de la fenêtre depuis déjà trois heures, mais le temps avait fini d'avoir prise sur elle. Le ciel était mystérieusement dégagé pour un mois de novembre. Les toits de Paris ne manquaient jamais de lui rappeler au combien elle détestait cette ville.

Elle était nomade, teufeuse, elle aimait sourire à la vie. Elle échoua dans cette ville qu'elle avait toujours appelée "babylone", à l'instar de Babylone la grande dans les temps anciens et qui maintenant sert de référence à un repère de tous les maux de l'humanité. Son parcours avait été chaotique.

Combien de fois Chris s'était interrogé sur le sens de sa vie? combien de fois avait-elle pensé que sa philosophie ne pouvait être que bonne comparée à la vie sociétale de nos jours? Assurément personne à part elle ne pouvait le dire.

Qu'est-ce qui se passe ma puce? Ca fait un peu plus de trois heures que tu es à la fenêtre? Tout va bien?Pas de réponse...

Alex parut attristé par ce silence. Il avait remarqué le voile sombre qui depuis quelques jours semblait tourmenter sa chère et tendre.

Tu sais, si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler chérie! Le silence se rompit cette fois.

Elle détourna lentement le regard et vint poser ces yeux sur le visage de celui qu'elle aimait. A présent ces doux yeux verts, profonds, malicieux reprirent l'espace d'un instant ces couleurs qui firent craquer Alex deux mois plus tôt. Mais la magie des miroirs de l'âme s'estompa brutalement et les paroles lourdes de sens vinrent remplacer le silence.

Je dois partir..dit-elle dans un soupir.

Je suis las de vivre à Paris, j'ai besoin de changer d'air, voyager, m'extirper de ce monde qui ne veut plus de moi et dont je n'ai moi-même plus envie.

Il resta consterné par sa réponse. Durant un court instant un millier de questions lui passèrent par la tête, puis vinrent les réponses auxquelles il pensait. Finalement il prit son courage à deux mains et tenta de faire tout son possible pour aborder la discussion en bonne et dûe forme sans faire de sentimentalisme, mais sans non plus chercher à cacher les sentiments qui venaient de naître en lui.

Tu sais bébé, je ne pourrais pas te suivre, je dois tout d'abord finir mes études et j'en ai encore pour un an et demi. Et puis tu aimerais aller où? Tu as déjà des projets? Tu vas réussir à trouver un nouveau job?

Elle pouvait à présent clairement ressentir la panique qui commençait à s'emparer de son homme. A nouveau elle se réfugia dans le paysage que lui offrait son appartement au treizième étage d'une tour pourrie dans le 18ème.

Alex resta sans voix. Il n'arrivait plus à contrôler son émotion. L'instant qu'il redoutait depuis qu'il avait vu sa copine sombrer se préciser. Il n'avait pas rêver, ce qu'elle venait de lui dire était bel et bien une situation de rupture. Au début il pensa que c'était plutôt un ultimatum et que si il la suivait ils resteraient ensemble, mais il se ravisa bien vite. Connaissant son caractère il savait qu'elle ne lui laissait pas d'alternative.

Je sors...lança t'il à la volée. Elle ne réagit pas.

Lorsqu'il eut fini de s'aérer l'esprit, il décida de rentrer rejoindre sa femme et profiter des derniers instants qu'il pouvait passer avec elle. Il monta les marches quatre à quatre et arriva plus vite que jamais devant le palier de la porte.

Un mot seul trônait un beau milieu de la porte. Il y était inscris en lettres gothiques: " Je t'aime".

Il fonça à l'intérieur de l'appartement et y retourna chaque centimètre carré. Sa raison commença à l'abandonner et il se jeta comme un lion en cage dans la rue en criant son nom à tous les saints de la création. Les passants le regardaient à présent d'un air halluciné. Quand il s'en aperçu il se rappela maintenant ce qu'elle voulait dire par: Les parisiens s'étonnent d'un rien et les sentiments ont été relégués au second plan juste après le besoin inné et irrépressible de ne surtout pas faire de vague...

Il se surprit à sanglotter comme un enfant de six ans. Il mit un genoux à terre puis deux et à ce moment il pleurait carrément, n'arrivant plus à contenir son émotion et son amour qui lui brûlait désormais.

Deux mois plus tard... Alex fut réveillé par la sonnerie de son téléphone...

Allo?

Bonjour mon HU*, notre amour est inaltérable et pur comme le diamant nous nous retrouverons. ADIEU

Elle mourut un beau jour de janvier...

Citation :: *HU. Nom secret le plus ancien pour désigner Dieu. Le chant du mot HU (prononcer hiou) est considéré comme un chant d'amour à Dieu.